vendredi 28 décembre 2012

Treize alligators - Gaetano Bolan

- Quand le cocasse questionne - 



Treize Alligators 
Gaetano Bolan 
Le Livre de Poche 
Novembre 2012 


- Présentation de l'éditeur - 
Arica, au Chili. Manuel y est le roi des embrouilles : ce garçon attachant, un peu paumé, vit de trafics minables et se retrouve invariablement dans des histoires compliquées. Un énième larcin l'oblige ainsi à quitter la ville, en compagnie de sa mère, son petit frère et Lucia, une pin-up hystérique. Ils gagnent ensemble Valparaiso où, cherchant un boulot facile et bien payé, Manuel s'acoquine avec les truands locaux. Mais le jeune homme enchaîne les bévues et plonge à nouveau toute la famille dans une situation inextricable, manipulée cette fois par la mafia qui règne sur un vaste trafic d'organes humains... Tour à tour drôle et grinçant, entre fable et film de gangsters, Gaetaño Bolán signe ici une poignante histoire d'amour, de drame et de rédemption.

- Mon avis - 
Je tiens d'abord à remercier Le Livre de Poche pour le plaisir que j'ai eu à ouvrir ma boite aux lettres pour découvrir ce roman d'un auteur que je ne connaissais pas encore. Je salivais, en lisant le résumé, de découvrir un petit bijou déjanté (en ayant en tête Le Magasin des suicides de Jean Teulé, qui m'avait tant plu). J'étais également très attirée par le cadre dans lequel se situe l'histoire : j'ai en effet envie d'en découvrir plus sur la littérature sud-américaine en ce moment ! 
La trame du roman se déroule donc au Chili, Manuel, notre "héro" (si tant est que l'on puisse employer un terme pareil pour le désigner) est un mordu de boxe, ce qui lui vaut de devoir refaire ses dents. Et bien sûr, il va falloir à Manuel trouver l'argent pour financer sa nouvelle dentition. Il devient vite le roi des embrouilles. Mais bien sûr, rien ne se passe comme prévu et il est obligé de fuir sa ville natale accompagné de sa mère, son petit frère et de sa pin-up de chérie. Mais les magouilles ne s'oublient pas si facilement et Manuel retombe vite dans ses travers de truand... 
Le début du roman a été à la hauteur de toutes mes espérances, complètement déjanté : un jeune voyou sans formation qui travaille chez un dentiste véreux pour payer ses dents perdues dans des matchs de boxe (merveilleux), sans parler de sa copine futile, superficielle et hystérique au possible (génialissime).  Le cynique est au RDV et cela fait du bien. La suite ne fait que confirmer le cocasse esquissé dès le départ. Après avoir fui Manuel se retrouve impliqué dans le trafic des 3C : Cocaïne, Crocodiles et Coeurs !! Il ne tarde pas à être en charge d'un crocodile. Et là on se dit qu'en effet, ce livre est un petit bijou déjanté. 
Mais pour moi tout s'est écroulé à la fin (ahh quelle difficulté pour les auteurs de réussir ces fins !). Le cocasse et l'humour laissent place à l'horreur... (si ce n'est pas le cas, j'ai du manquer quelque chose). Cette fin m'a profondément dérangée, et je pense que c'était précisément l'intention de l'auteur : faire réfléchir aux pratiques de notre société (et en l'occurrence au trafic d'organes en Amérique latine). Le côté décalé et loufoque est subitement passé à la trappe et j'aurais souhaité qu'il continu jusqu'au point final. 

- En conclusion - 
Je suis contente d'avoir découvert ce livre mais je reste encore sur ma déception finale. Pour autant, je pense que Treize alligators peut plaire. Gaetano Bolan exploite avec brio le cocasse pour nous amener à une prise de conscience des trafics en Amérique Latine et de l'extrême puissance des trafiquants en tout genre (ou plus exactement des trafiquants de "produits" en tout genre). 


4 commentaires:

  1. Je note au cas où je tomberais dessus malgré ta déception sur la fin du roman, cela m'intrigue !

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    1. C'est surprenant de bout en bout. Je découvrirai ton avis avec plaisir.

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  2. De cet auteur, j'avais littéralement adoré La boucherie des amants, qui est une vraie pépite ! J'ai acheté celui ci sans même savoir de quoi il parlait...!

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    1. N'hésite pas à venir me donner ton avis quand tu l'auras découvert. Je suis curieuse de savoir si tous ses écrits sont aussi décalés !

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